top of page

Les « petits » traumas qui ne sont jamais petits pour le corps

  • Photo du rédacteur: Admin
    Admin
  • il y a 3 jours
  • 2 min de lecture
ree

On parle souvent du traumatisme comme d’une grande fracture de la vie :un accident, une perte brutale, un choc qui éclate en plein cœur. Mais le corps, lui, ne connaît pas l’échelle humaine des drames.

Il ne classe pas en « petit » ou « grand ».

Il ne mesure pas en décibels, en intensité ou en durée.

Il ressent.

Il perçoit.

Et il répond.


Le système nerveux autonome est un poète primitif :il réagit à un frémissement comme à une tempête.Qu’il s’agisse d’un danger réel ou simplement perçu, il orchestre les mêmes mécanismes ancestraux :se mobiliser pour survivre— courir, lutter, repousser —ou s’immobiliser pour disparaître— se figer, se faire silence, attendre que ça passe.


On imagine souvent que seuls les grands tremblements de l’existence laissent une empreinte.Pourtant, le questionnaire ACE et tant d’histoires humaines le rappellent :les micro-fissures sont parfois les plus profondes.

Une voix moqueuse qui nous suit depuis l’enfance,

un parent pressé qui ne comprenait pas,

la sensation d’être oublié quelques minutes au supermarché,

un regard dur,

un mot trop froid,

ou ce simple moment où l’on s’est senti de trop.


Ce sont des grains de sable, mais certains grains pèsent lourd dans le système nerveux.

Le corps a peut-être enregistré l’insécurité là où l’esprit, lui, n’a rien retenu.

Alors je t’invite à te souvenir.

Pas avec la tête, non.Avec le corps.

Peut-être y avait-il un mouvement que tu faisais sans le savoir…

Te recroqueviller légèrement,

te balancer d’avant en arrière pour t’apaiser,

t’enfuir dans ta chambre pour retrouver ta solitude,

ou te figer sans comprendre pourquoi.

Ce sont des gestes de survie, des postures instinctives, des murmures du système nerveux qui cherche encore à te protéger.


Pourquoi certains s’effondrent là où d’autres tiennent debout ?

Face au même évènement, deux personnes ne vivent jamais la même histoire.Le traumatisme n’appartient pas au fait lui-même :il réside dans la manière dont le système nerveux le traverse.Notre histoire, notre héritage, notre sensibilité, la qualité de nos premiers liens, nos ressources internes, tout cela façonne la manière dont notre corps comprend le monde.

Pour l’un, un mot blessant n’est qu’un souffle.

Pour l’autre, il est une rafale.

Pour l’un, un abandon de quelques minutes est un détail.

Pour l’autre, une déchirure.

Le système nerveux ne compare pas. Il reconnaît simplement ce qui, pour lui, ressemble à une menace. Et il fait ce qu’il a toujours su faire :nous garder en vie.


Et si nous écoutions cette sagesse silencieuse ?

Le TRE nous invite à cela :à rencontrer les tremblements du corps non pas comme des faiblesses mais comme les derniers mots d’une histoire qui cherche à se dire.

À laisser remonter ces micro-traumas, ces minuscules éclats de vie, et à offrir au corps l’espace qui lui manque parfois pour les réguler, pour que le corps puisse se réorganiser.

Car ce qui est « petit » dans la tête peut être immense dans la chair.

Peut-être qu’alors, un nouvel espace s’ouvrirait en nous : un espace où le corps peut, enfin, se déposer autrement.


 
 
 

Commentaires


bottom of page